Le secteur taurin a envoyé au ministre de la Culture 37 propositions de mesures extraordinaires pour faire face à la crise provoquée par COVID-19 dans la tauromachie. Entre autres, il est demandé 2 millions d’euros d’aides pour pouvoir continuer à torturer à mort des animaux dans les arènes.
Les organisations qui rassemblent des professionnels de la tauromachie, des éleveurs de taureaux, des vétérinaires, des hommes d’affaires et des aficionados, ainsi que d’autres professionnels liés au secteur, ont préparé et envoyé au ministre de la Culture, José Manuel Rodríguez Uribes, un dossier de mesures spécifiques pour le secteur dans le contexte de la crise qu’ils traversent en raison de la pandémie de Covid-19.
Le document est organisé en quatre sections :
- les mesures essentielles pour combler le manque à gagner des professionnels, éleveurs et entrepreneurs concernés, qui sinon courent à la faillite.
- les mesures permettant de faciliter la reprise de l’activité.
- des mesures structurelles visant à permettre la continuité de l’activité lorsque la crise économique prévisible consécutive à la crise sanitaire entraînera une baisse des revenus de nombreux citoyens et, avec elle, une réduction des dépenses des ménages, comme cela s’est produit en la crise économique de 2008. A ceci s’ajoute le fait que la fréquentation des arènes est en baisse constante depuis des années.
- des mesures visant à garantir un cadre favorable à la tauromachie à long terme et une coordination administrative adéquate dans le domaine culturel et en relation avec l’élevage des taureaux destinés aux corridas.
La tauromachie est le deuxième spectacle de masse en Espagne, derrière le football. C’est l’une des industries classées comme culturelles en Espagne. La saisonnalité marquée de l’activité taurine est un effet qui aggrave les conséquences de la crise. De même, la dépendance absolue aux recettes, la difficulté de reprogrammer les festivités à des dates différentes de celles habituelles, et la structure commerciale constituée par les indépendants et les petites entreprises, signifie que la suspension des corridas en raison de l’état d’urgence conduit à une crise majeure pour ce secteur.
S’il est probable que les plus grosses entreprises tauromachiques arriveront à s’en sortir avec des aides plus ou moins généreuses du gouvernement tôt ou tard du fait du statut particulier de la corrida en Espagne, espérons que la crise sera fatale à une bonne partie des acteurs plus fragiles de cette activité cruelle que rien ne justifie.