Les temps sont durs en matière d’embauche. Aussi, que vous soyez au chômage ou bien que, démotivé par votre emploi actuel, vous recherchiez un autre poste que celui que vous occupez, autant mettre toutes les chances de votre côté.
Les conseils sont légion afin de décrocher le fameux entretien qui vous permettra d’exposer vos compétences face à un potentiel employeur. Ainsi, le très sérieux site Cadremploi, référence pour l’emploi des cadres, liste un certain nombre de préconisations concernant la rédaction de votre CV.
Parmi celles-ci, ô surprise, il est vivement recommandé de passer sous silence votre « aficion » – tout comme votre propension à taquiner la gâchette sur des animaux des bois lors des weekends d’automne. Selon Cadremploi, à qui on ne peut reprocher son manque d’objectivité et qui ne s’inscrit aucunement dans une démarche militante abolitionniste, ces sujets seraient « polémiques » et « ne remporteraient pas l’unanimité ».
Ceci mérite néanmoins que nous en fassions une lecture et un décryptage – non moins objectifs – davantage centrés sur le sujet qui nous occupe. Donc, afficher votre « aficion » ou faire état de votre permis de chasse dans la rubrique « loisirs » de votre CV pourrait vous faire perdre un entretien. Si l’on considère qu’environ 80% de la population est opposée à la corrida et la qualifie de barbarie, y compris dans le sud, le risque est loin d’être négligeable. En d’autres termes, l’ensemble de la population, désormais plutôt bien informée sur la question et qui voudrait voir disparaître cet immondice, a du mal à envisager que l’on puisse se divertir à la torture d’herbivores pendant les ARTT.
Les temps ont changé : fini celui où l’empathie envers les animaux était considérée comme de la sensiblerie ou du désœuvrement. Et quant aux décideurs politiques qui défendent la corrida en nous disant qu’il y a plus important et que la priorité c’est l’emploi, nous ne pouvons que les inviter à appliquer leurs préceptes au pied de la lettre en stoppant tout soutien à cette activité désormais identifiée comme un frein à l’embauche.
Catherine Martin