De très bonnes nouvelles ont été publiées par Sud Ouest, un quotidien qu’on ne peut pas soupçonner de militer contre la corrida, au même titre d’ailleurs que les autres grands médias de la zone infectée par la torturomachie (Midi Libre, La Provence, L’Indépendant).
Dans son numéro du 5 mars 2019, il annonce d’emblée la couleur avec ce titre sans équivoque : « Mont-de-Marsan : la corrida de septembre n’aura pas lieu ».
On devine toute l’émotion retenue du grand journaliste à l’origine de cette enquête, qui s’inspire non sans frémir du célèbre « La guerre de Troie n’aura pas lieu » de Jean Giraudoux, rien moins que ça. Quoi ? Une corrida annulée dans les Landes ? Pire, à Mont-de-Marsan, haut lieu des célébrations sanguinolentes qui ne sont toujours pas poursuivies en justice en raison d’une immunité territoriale scélérate qu’aucun magistrat régional ou national n’a jamais désavouée ?
« Ça ne me rend pas optimiste pour l’avenir de la corrida »
Vite, lisons ce merveilleux article. Dès le sous-titre, nous sommes renseignés sur la cause de ce bel événement : la corrida en question, qui devait se tenir en septembre prochain, a été annulée « pour des raisons de coût ». Voilà qui ne nous surprend pas, cela fait des années que nous répétons sur tous les tons que les corridas sans subventions finissent toujours par s’écrouler puisque le public ringardisé et vieillissant est toujours moins nombreux à payer pour venir se gorger de souffrance animale sur les gradins des arènes, au son d’ignobles pasos dobles qui veulent faire croire que chaque nouvelle blessure infligée aux taureaux est une occasion d’éclater de joie sadique et d’applaudir. Même dans les Landes. Même à Mont-de-Marsan.
L’organisateur du rituel mortifère précise : « ce n’est plus jouable. On ne peut plus y arriver, c’est un constat d’échec pour l’aficion. Et ça ne me rend pas optimiste pour l’avenir de la corrida.«
Il rentre ensuite des explications embrouillées pour tenter de justifier sa déconfiture, mais nous avouons n’avoir rien compris aux propos qu’il détaille sur l’origine et le nombre de taureaux qui ont été impliqués par d’autres séances de torture ici ou là. Une chose est certaine : si cette corrida est annulée, c’est parce qu’il n’y a pas eu les moyens financiers de l’organiser, entre le prix d’achat des taureaux, le salaire des tortionnaires et le nombre probablement très maigre d’aficionados qui envisageaient de se rendre
Heureusement que son constat d’échec est, lui, parfaitement clair. Le reste, franchement, on s’en tape.
Allez, on le remet : « c’est un constat d’échec pour l’aficion« .
Roger Lahana