Objet : pétition contre les spectacles de torture et de tuerie à Tarascon
Monsieur le maire de Tarascon,
De toute évidence, vous ne prêtez aucune attention au fait que près de 15000 personnes – l’équivalent de la population de votre commune – vous demandent de renoncer à organiser pendant la « Féria de la Jouvènço » des spectacles tauromachiques lors desquels des jeunes taureaux seront torturés et mis à mort en public.
En effet, loin de revenir sur votre décision d’entacher votre « fête de la jeunesse » par le sacrifice sanglant de bovins suivant un déroulement rituel appartenant à un passé obscur rejeté par 74% des Français (sondage Ifop / 30 millions d’amis, février 2018), voilà que vous venez d’annoncer une bien sinistre confirmation : cette année, la « Féria de la Jouvènço » de Tarascon aura lieu le dimanche 8 juillet et comportera deux novilladas. Si tout se déroule comme cela est le cas depuis trois ans (date de la création de cet événement), les sévices graves et actes de cruauté à l’encontre d’animaux, ainsi que les qualifie le Code pénal, seront infligés à de malheureux taurillons dès 11 h aux arènes. Les élèves des écoles de torture animale qui existent encore dans le sud de notre pays pourront y pratiquer les différentes techniques qu’ils ont apprises pour transpercer ces animaux innocents de harpons, d’épées et probablement de poignards pour les achever. Vers 17 h, une autre novillada sera présentée, avec cette fois des toréros un peu plus confirmés dans leur apprentissage morbide. Le tarif d’entrée est de 25€, mais gratuit pour les moins de 12 ans, ce qui constitue une incitation scandaleuse à exposer des enfants à un spectacle barbare et traumatisant malgré toutes les mises en garde de psychologues et psychiatres, répétées depuis des années. De plus, en autorisant des élèves encore adolescents à toréer des bovins plus forts et plus lourds qu’eux, vous les mettez en grave danger physique, bafouant ainsi vos devoirs les plus élémentaires d’élu. Est-ce là l’image que vous voulez donner de votre ville ?
Monsieur le maire, vous le savez aussi bien que tous les aficionados de France et d’ailleurs, la corrida vit ses dernières heures. Partout des voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses, pour en demander l’abolition. Un groupe d’études sur la condition animale a été créé à l’Assemblée nationale et il envisage de mettre l’interdiction totale de la corrida dans ses priorités. Son président est un député de La République en Marche, parti qui dispose de la majorité absolue dans l’hémicycle. Tôt ou tard, cette honteuse tradition espagnole importée illégalement dans notre pays il y a 160 ans sera interdite, si elle ne s’effondre pas avant pour des raisons économiques. Déjà plusieurs villes taurines ont décidé de cesser d’organiser des corridas ou des novilladas – les plus récentes sont Rieumes en 2016 et Palavas en 2017, quant à Fréjus qui a pris cette saine décision en 2010, son maire actuel a confirmé il y a quelques mois par écrit qu’il était hors de question que cela change.
Alors, Monsieur le Maire, il est peut-être temps de choisir votre camp : celui d’un passé barbare révolu qu’un nombre croissant de Français rejette avec dégoût ou celui d’un avenir, désormais proche, qui n’en veut plus sur notre territoire. Vous pouvez perdre avec déshonneur (car il n’y a aucun honneur à soutenir des spectacles de torture) ou gagner avec honneur en rejoignant le camp de la civilisation avant la défaite inévitable qui attend le mundillo, dont plus personne ne regrettera la disparition.
Rendez son panache à Tarascon. Faites en sorte que cette fête du 8 juillet en soit une pour toutes et tous. Annulez ces novilladas.