Le 9 septembre 2017 s’est tenu le 32e stand mensuel d’information anticorrida à Arles, en pleine féria, donc en plein massacre de bovins puisque dans cette ville, comme dans d’autres de la zone infectée par la tauromachie, les férias sont systématiquement accompagnées de cette plaie honteuse qu’est la corrida.
Nous avons espéré jusqu’au bout que les averses éparses tout au long de la journée finissent par empêcher la séance de torture. Cela n’a malheureusement pas suffi. Après les huit veaux en bas âge massacrés par les élèves de l’école torturomachique locale la veille et l’avant-veille, c’était au tour de taureaux adultes de subir l’ultime agonie sanglante en ce samedi dégradant.
Notre stand était installé au début du marché, près du commissariat, comme les fois précédentes. Le matin, la foule était nombreuse. Arlésiens et touristes, quasi unanimement opposés à la corrida, sont passés nous voir sans discontinuer pour signer les deux pétitions que nous présentions (celle de 30 Millions d’amis demandant l’abolition et celle du professeur Montagner réclamant qu’au moins les mineurs n’aient plus accès à cette pratique). Nous avons vendu des t-shirts et reçu de nouvelles adhésions.
A partir de 13 h, le marché ayant pris fin, nous nous sommes installés de sorte à être sur le trajet d’un tout autre public : les aficionados partis voir une capea et qui devaient forcément passer devant nous pour se rendre à l’arène. Nous avons formé une ligne, nos visages couverts de masques maculés de faux sang, masques acquis il y a quelques mois et que nous utilisions pour la première fois. Nous tenions des photos montrant l’horreur sanguinolente subie par les taureaux.
Inutile de dire que cela n’a ému aucun aficionado, jeune ou âgé, homme ou femme. Certains riaient en voyant les photos, d’autres nous lançaient leurs invectives habituelles, d’autres encore regardaient droit devant eux. Nous nous réjouissons de les avoir dérangés, ne serait-ce que quelques minutes, dans leur petit confort malsain et surtout, nous sommes heureux d’avoir constaté le soutien croissant de tant de personnes normales – celles rencontrées le matin avant que les rues ne deviennent désertes pour laisser la place aux pervers en manque de sang.
Reste notre tristesse infinie pour les victimes innocentes. Leur sort insupportable est notre unique motivation. Nous reviendrons, sans répit, jusqu’à l’abolition.
Merci à tous les militants de No Corrida, FLAC et Alliance Ethique venus des départemnts 06, 13, 30, 34, 83 pour participer à ce stand, aux délégués de L214 qui sont passés nous voir ainsi qu’à La Provence qui a annoncé notre stand et a envoyé un journaliste pour nous interviewer.
Roger Lahana
Photos RL