Samedi 8 juillet, No Corrida a eu le privilège d’être, avec d’autres associations, accueillie chaleureusement par les amis de L214 au sein de la Vegan Place de Lille.
Parler de corrida à 800 kilomètres des plus proches arènes réserve bien des surprises au public rencontré, dès lors qu’il ne s’agit pas de militants au courant de la réalité. C’est ainsi que l’on put s’apercevoir que nombre d’idées erronées sur le sujet persistent : la corrida ne se pratique qu’en Espagne ; la corrida se pratique en France mais, contrairement à l’Espagne, il n’y a pas de mise à mort ; la corrida se résume à faire courir un peu un taureau au sein d’une arène à l’aide d’une cape, après quoi celui-ci repart paisiblement brouter dans ses verts pâturages ; etc.
C’est donc avec intérêt, stupéfaction et forcément horreur que tout un chacun a découvert, à travers nos échanges et les documents mis à disposition, la réalité de cette pratique : une séance de torture où un herbivore se fait lacérer et transpercer le corps durant vingt minutes à l’aide d’armes blanches diverses et variées, avant de mourir asphyxié, les poumons remplis de son propre sang.
Et à chaque fois la même question qui venait sur les lèvres : comment un homme civilisé et sain d’esprit peut-il prendre plaisir à regarder et à applaudir une telle boucherie ?
La réponse apportée fut toute simple : soit on s’y trouve en toute connaissance de cause et, effectivement, on fait alors partie de la catégorie des pervers, soit on s’y est retrouvé involontairement parce que dupé sur le contenu du spectacle, ce qui arrive malheureusement encore à nombre de touristes.
Sur ce dernier point, la date de la Vegan Place était on ne peut plus idéal : nombre des promeneurs rencontrés s’apprêtaient à partir en vacances dans le sud de la France, pour la plupart dans l’un des départements où la corrida est dépénalisée. C’est donc avec la satisfaction d’avoir été informés qu’ils sont repartis, nous indiquant qu’ils ne manqueraient pas de communiquer auprès de leur entourage sur cette pratique tant anachronique que barbare.
Une première dans les Hauts-de-France qui, à coup sûr, en appellera bien d’autres.
David Joly
Trésorier de No Corrida
Photo de Michel Barsby