Interview de No Corrida dans La Provence

Interview de No Corrida, parue le 18 octobre dans La Provence Arles – tout arrive !
‌LA RÉACTION DE DOMINIQUE ARIZMENDI, ANTICORRIDA
« Les corridas, un danger pour la jeunesse »

Après la proposition de loi de la sénatrice Samantha Cazebonne et du sénateur Arnaud Bazin, Dominique Arizmendi, coordinatrice de l’association No corrida, espère voir ces spectacles taurins interdits aux plus jeunes.
– Pourquoi pensez-vous que les mineurs doivent être « protégés » de la corrida ?
– C’est un danger pour la jeunesse. Madame Cazebonne, avant d’être sénatrice, était proviseure de lycée, donc elle sait de quoi elle parle. Il est prouvé depuis des années que quand on montre à des enfants la maltraitance sur des animaux, ces enfants-là la reproduiront sur des animaux ou des humains, c’est prouvé par des études.
– Qu’avez-vous à répondre aux nombreuses voix qui s’élèvent dans la région, traditionnellement taurine, et qui dénoncent une discrimination culturelle ?
– Nous sommes en Camargue et la tradition taurine ici, c’est la bouvine, ce n’est pas la tauromachie espagnole et la corrida. Dans la bouvine, il n’y a pas de maltraitance animale ni de mise à mort. La corrida n’est pas une tradition ni une culture française, ni régionale.
– Aurore Bergé et Samantha Cazebonne avaient déjà proposé d’interdire l’accès aux corridas aux mineurs de moins de 16 ans en 2019, sans succès. Pourquoi pensez-vous que cela pourrait plus aboutir au Sénat le 14 novembre ? Certains dénoncent l’absence de sénateurs d’Outre-mer au sein du groupe Rassemblement des Démocrates progressistes indépendants (RDPI) lors du vote de la réunion de groupe.
– Aurore Bergé n’était pas du tout dans cette proposition de loi, elle avait dit qu’elle soutiendrait la proposition de Samantha Cazebonne. Ça devait être soumis au vote et à la discussion en mars-avril 2020 et le Covid est arrivé en décembre 2019 et évidemment, vu ce qu’il se passait, la corrida n’était plus le sujet numéro 1 à l’époque donc tout est tombé à l’eau.
Pour cette année, les combats de coqs sont autorisés dans seulement cinq départements, dont deux départements d’Outre-mer, donc je ne pense pas qu’ils soient assez nombreux pour faire barrage. En revanche, tous les sénateurs, et députés si jamais ça devait passer à l’Assemblée nationale, des 12 départements dits taurins en France sont beaucoup plus nombreux et importants.
– Force est de constater qu’en 2023, après la proposition de loi Caron, les arènes de première catégorie ont toutes vu leur fréquentation augmenter. Vous ne pensez pas que ce type de proposition de loi finit par renforcer l’afición ?
– C’est parce que les gens du Sud se sont fait complètement manipuler. On a fait croire aux gens qu’on allait leur supprimer toute leur culture, mais il n’a jamais été question d’interdire la course camarguaise. Vous dites qu’il y a une augmentation des spectateurs, mais c’est faux. Il y a certaines corridas dans les arènes de première catégorie qui ont été mieux remplies, mais dans l’ensemble il y a beaucoup moins de spectacles.