La campagne pour l’ILP en Espagne est prolongée jusqu’au 19 février 2025

La campagne #NoEsMiCultura, lancée en janvier de cette année, s’est heurtée à des complications administratives qui ont empêché la distribution des feuilles au rythme nécessaire. La loi qui régit l’Initiative Législative Populaire envisage la possibilité de prolonger le délai de collecte des signatures en cas de cause majeure, c’est pourquoi cette prolongation a été accordée.

« Parfois, il était très stressant d’avoir des équipes prêtes à collecter des signatures dans des dizaines de villes d’Espagne et de ne pas pouvoir leur livrer les formulaires », explique Cristina Ibáñez, membre de la commission de promotion de l’ILP. « En revanche, nous attendons l’autorisation pour pouvoir récolter des signatures numériquement. Nous espérons que la réponse sera rapide pour ne pas être lésés », a-t-elle ajouté.

Le Bureau de la Chambre a décidé de prolonger le délai jusqu’au 19 février 2025, ce qui laisse aux promoteurs de l’ILP plus de temps pour recueillir les signatures nécessaires. Cette prolongation est définitive et ne pourra être prolongée à nouveau au-delà de cette date. S’ils parviennent à rassembler un demi-million de signatures, le texte sera soumis à débat en séance plénière du Congrès, qui devra décider d’admettre ou non l’initiative pour traitement au plus tard à l’automne 2025.

Le premier débat sur l’initiative doit avoir lieu dans un délai maximum de six mois à compter de la présentation des signatures valables. Avant ce débat, un représentant de la commission de promotion sera appelé à comparaître devant la Commission culturelle du Congrès pour présenter les raisons qui justifient la présentation de l’ILP.

La campagne #NoEsMiCultura vise à abroger la loi 18/2013 sur le patrimoine culturel taurin, arguant qu’elle prive les municipalités et les communautés autonomes de la capacité de réglementer leurs propres manifestations culturelles et protège la tauromachie au-dessus des autres expressions culturelles et artistiques. Les promoteurs de l’ILP soutiennent que la tauromachie ne doit pas être considérée comme un patrimoine culturel dans un pays où près de 8 personnes sur 10 manifestent contre l’utilisation d’animaux dans la tauromachie, selon une étude de la Fondation BBVA « Vision et attitudes envers les animaux dans la société espagnole » de 2022. Par ailleurs, ils soulignent la diminution notable du nombre de spectacles taurins comme preuve de l’évolution des sensibilités sociales contre cette pratique.

Le ministère de la Culture lui-même, dans son Enquête sur les habitudes et pratiques culturelles en Espagne auprès de 16 000 Espagnols (2018-2019), a souligné le manque d’intérêt des citoyens pour les événements taurins. Seulement 8 % ont assisté à un événement en 2018 et seulement 5,8 % ont assisté à une corrida dans une arène. Les derniers sondages montrent que 54 % de la population espagnole est favorable à l’interdiction de la corrida, selon une enquête Ipsos I&O Public CAS International de 2024.

Grâce au soutien de 1 300 officiers publics, de près de 2 000 bénévoles et de deux cents organismes participants, les organisateurs comptent dépasser de loin l’objectif.

Pour plus d’informations sur la campagne, veuillez visiter le site Web de l’ILP : https://NoEsMiCultura.org.

Source : AnimaNaturalis (en espagnol)
Adaptation en français : RL