L’Andalousie veut interdire par la loi la présence de mineurs aux corridas

L’objectif est que la réglementation andalouse inclue explicitement le veto et mette en œuvre les recommandations de l’ONU. La majorité absolue du PP, qui soutient sans réserve la corrida, constitue un obstacle insurmontable à son approbation.

L’Andalousie souhaite modifier trois articles de la loi de la communauté autonome sur les spectacles publics pour interdire la présence de mineurs de moins de 18 ans aux corridas, selon un projet de loi déposé le 21 avril 2025 par la coalition de gauche au Parlement andalou.L’initiative vise à ce que la loi régionale inclue explicitement l’interdiction : « Il est interdit aux personnes de moins de 18 ans de se rendre dans les arènes pendant les corridas. »

La proposition stipule également qu’« un panneau sera affiché à l’intérieur et à l’extérieur de l’arène, dans un endroit visible, avertissant que l’événement peut heurter la sensibilité des gens ».

La position de Por Andalucía est que la présence de mineurs de moins de 18 ans dans les arènes lors des corridas constitue une violation très grave de la loi, et que « la présence de chaque mineur et chaque violation » entraîne « une sanction individualisée ».

La loi prévoit désormais une amende administrative pour ce type d’infraction, dont le montant minimum est de 30 050,61 € et le montant maximum de 601 012,10 €.

Dans l’exposé des motifs, la proposition de Por Andalucía, signée par la députée Esperanza Gómez (Sumar) et la porte-parole du groupe, Inma Nieto (IU), affirme que l’initiative législative populaire actuellement en cours d’examen au Congrès, qui vise à retirer la tauromachie de la liste des événements considérés comme patrimoine culturel, « reflète une position sociale croissante contre la tauromachie ».

C’est pourquoi, dit Gómez, « il est nécessaire de prendre des mesures sans équivoque jusqu’à ce que soit obtenue l’abolition définitive de la tauromachie comme spectacle de mort ». Parmi celles-ci, analyse-t-il, figurent « des mesures visant à protéger la population la plus sensible et la plus vulnérable à ces événements, comme les mineurs ».

« La lutte des groupes abolitionnistes depuis des décennies et l’évolution des goûts et des sensibilités de la société espagnole sont une réalité que les administrations publiques ne peuvent ignorer », soutient le député.

Il est peu probable que l’initiative soit approuvée, étant donné la majorité absolue du Parti populaire (PP) de Juan Manuel Moreno Bonilla, qui maintient un soutien indéfectible et constant à la tauromachie, mais elle introduit le débat sur la place publique.

Le gouvernement andalou, dirigé par le Parti populaire (PP), vient d’approuver un nouveau décret sur la tauromachie, dans lequel cette question n’a même pas été soulevée. Moreno Bonilla a créé les Prix de Tauromachie Andalouse. Depuis des années, divers événements taurins sont diffusés sur RTVA. Il existe également le Réseau des municipalités taurines, auquel 155 municipalités sont affiliées.

Selon les données du gouvernement régional, il existe plus de 20 écoles de tauromachie en Andalousie, financées par le gouvernement régional à hauteur de centaines de milliers d’euros. Toute personne âgée de 10 ans et plus peut adhérer, avec l’autorisation parentale.

Selon la définition contenue dans le décret qui les réglemente, ce sont des « institutions » dont « le but spécifique est la formation des futurs professionnels de la tauromachie, ainsi que leur développement technique et artistique ».

L’ONU, par l’intermédiaire du Comité des droits de l’enfant, « s’est expressément prononcée contre la participation et l’assistance d’enfants à des corridas ». C’est ce que souligne le parlementaire dans un rapport de 2018, qui stipule clairement ce qui suit : « Afin de prévenir les effets néfastes de la tauromachie sur les enfants, le Comité recommande à l’État partie d’interdire la participation des enfants de moins de 18 ans comme toreros et comme spectateurs aux manifestations taurines. »

Source : Publico
Adaptation en français : RL