Le passage de Shaka Ponk aux arènes de Nîmes le 14 juin 2024 s’est montré à la hauteur de nos attentes – absolument extraordinaire à tous les points de vue : musical, scénique et éthique. La tournée était soutenue par Sea Shepherd.
Le concert affichait complet (9 500 places) et la polémique initiée par les propos parfaitement informés et sans détours de Frah, le chanteur charismatique du groupe, sur la réalité de la corrida quelques semaines avant le jour J a certainement contribué à cette affluence dans un lieu aussi symbolique que les arènes de Nîmes. La vidéo, réalisée en partenariat avec OneVoice (membre de la FLAC), a été diffusée sur divers réseaux sociaux.
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Le passage des musiciens sur scène a été émaillé de nombreuses déclarations anticorrida, avec deux sommets : le moment où Frah a fait répéter de nombreuses fois « Fuck corrida » par le public présent et la magnifique « danse des morts » lors de laquelle Frah a prononcé un long monologue d’hommage à tous les taureaux morts depuis le centre de l’arène, juché sur un piédestal qui lui permettait d’être bien visible juste au-dessus de la foule des spectateurs. La vidéo qui suit a été capturée par l’un des spectateurs et diffusée sur Youtube (il en existe d’autres versions enregistrées depuis des mois dans d’autres villes) :
Plusieurs organisations anticorrida étaient présentes à divers niveaux pour montrer leur soutien à Shaka Ponk.
La FLAC a diffusé pour l’occasion un message de soutien de Renaud, récemment médaillé par la ville de Bourges, capitale européenne de la Culture en 2028, pour son combat contre la corrida.
No Corrida a bénéficié d’invitations situées dans le Carré Or des arènes, à deux pas de la scène.
Mentionnons également un comité d’accueil composé de militants anticorrida de plusieurs associations pour saluer les musiciens à leur arrivée sur place.
Frah a répété à de multiples reprises des messages d’humanisme et de tolérance, envers tous les êtres vivants, à commencer par les taureaux massacrés dans les arènes mais également tous les autres qui subissent les agressions souvent mortelles des humains à longueur de temps, et cette phrase qui résonne particulièrement à notre époque troublée, aussi bien en France qu’ailleurs sur Terre : « Aujourd’hui, dans ce pays, être différent, c’est la plus belle des chances« .
Ce regard sur l’humanité est directement ancré sur l’histoire de la formation du groupe et la signification de son nom. Lors de la création du groupe à Paris en 2002, l’idée est de former un groupe bouddhiste avec un esprit punk et de ne pas se cantonner à un style de musique précis. Cet aspect ressort dans le nom du groupe, Shaka (dérivé de Shākyamuni, le nom du premier bouddha et du terme anglais shaker pour signifier le mélange entre styles), et Ponk, faisant référence au côté punk du groupe.
En complément, un nouveau clip de Shaka Ponk en collaboration avec Peta (membre de la FLAC), diffusé au lendemain du concert de Nîmes :
Pour les taureaux et chevaux tombés, martyrisés, sacrifiés pour le plaisir de quelques sadiques, un immense merci !
Roger Lahana