L’une des caractéristiques les plus courantes du monde de l’aficion est l’enfumage. On en a un parfait exemple avec la dernière opération notable menée par Jean-Baptiste Jalabert.
L’ex-tueur Juan Bautista – son nom hispanisant de l’époque où il torturait et tuait lui-même des taureaux à tours de bras – a du fric à revendre. Il se paye la quatrième de couverture de La Provence Arles de ce 7 octobre 2023. Ce n’est probablement pas un hasard s’il a droit dans le même numéro à deux articles laudateurs sur un de ses poulains, qui remplissent une pleine page.
L’art de l’esquive pour mieux enfumer ses adversaires
Rappelons qu’il est le président de Ludi Arles Organisation qui dirige les arènes d’Arles. La prise de contrôle de cette arène par Ludi s’est faite complètement en dehors des clous d’un point de vue administratif. La délégation de service public avait été à l’époque octroyée à une personne morale (Ludi) qui n’existait pas encore, comme cela a été analysé en détails par notre trésorier David Joly en septembre 2017.
Jalabert faisait alors partie du conseil d’administration de SAS Jalabert Frères, la société de son père et de son oncle qui avaient mis la clé sous la porte. De l’art d’éteindre des dettes fiscales mirobolantes sans avoir à sortir un centime.
Il figure aussi au conseil d’administration des arènes des Saintes Maries de la Mer et il est également le directeur général de Peliz Association, qui dirige les arènes de Méjanes et de Mont de Marsan. Concernant cette dernière structure, sa sœur en est la présidente, restons en famille, c’est une tradition locale ininterrompue chez les Jalabert pour pouvoir contrôler et surtout couvrir les opérations comptables les plus, disons, imaginatives.
C’est tout ? Non, il est aussi, bien sûr, à la tête de plusieurs élevages, dont les taureaux sont parfois achetés par l’une ou l’autre des organisations qu’il contrôle, une version bien connue des techniques de cavalerie financière, voire de blanchiment.
Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Dominique Arizmendi