Les communistes nîmois Sylvette Fayet et Vincent Bouget, tous deux conseillers municipaux de Nîmes et départementaux du Gard ont fait un voyage express à l’Assemblée Nationale pour demander aux députés PCF de ne pas voter la loi sur l’abolition de la corrida. Nous pouvons nous demander si cet aller-retour dans ce but unique a été payé par leurs propres deniers ou par l’aficion et non par les cotisations des travailleurs qui espèrent le « grand soir ».
A les lire, ils « y sont allés pour parler tauromachie » : non, tauromachie espagnole. Bien sûr, pour les aficionados qu’ils sont, la corrida est « une tradition, une culture« . Non, si on peut appeler cette barbarie une tradition, en tout cas elle n’est pas française. Et peut-on appeler culture, un spectacle dans lequel il s’agit de piéger, torturer et mettre à mort un animal ?
S’ensuivent les pseudo-arguments bidons habituels :
– « certains n’aiment pas la corrida » : ce n’est pas une question d’aimer ou de ne pas aimer, des animaux sont torturés pour en faire un spectacle. Il s’agit d’abolition, comme 87% des Français le veulent .
– « Les taureaux sont plus nombreux à mourir dans les abattoirs » ; quel rapport y a -t-il entre un spectacle pour se divertir et un abattoir ?
– « Les taureaux sont des animaux sauvages et non domestiques » : ah bon ? un animal qu’un éleveur a fait naître, soigner, vacciner, trier, nourri, abreuver, enfermer dans des territoires est sauvage ?
– » Il y a des débats plus importants que la corrida » : c’est si peu important qu’ils sont allés à Paris pour cela !
Vincent Bouget s’était déjà élevé à la veille de la feria des Vendanges, dans une tribune « contre cette proposition de loi qui, si elle était adoptée, ferait disparaître une culture, sans faire progresser, bien au contraire, ni l’humanité ni la cause animale, ni la cause environnementale. » Son souhait premier « est que le débat puisse se faire en connaissance de cause« , puis il parle de la course camarguaise, des lâchers de taureaux… quel rapport avec la corrida espagnole ?
Dans cette tribune, il utilise une douzaine de fois les termes « combat, combattre, combattant ». « Il est faux d’affirmer que ce spectacle provoquerait des troubles chez les enfants qui y assistent. » Donc les psychiatres et psychologues qui affirment le contraire, ne connaissent pas leur métier ?
Il compare aussi la « mort froide, silencieuse, cachée et pour ainsi dire honteuse » dans les abattoirs avec « la possibilité donnée au taureau d’exprimer pleinement, en pleine lumière, sa nature de combattant« . On suppose que, du coup, en toute logique, il a arrêté de manger de la viande et va agir contre les abattoirs. Non ? Et le taureau torturé dans une arène n’essaie pas de s’exprimer mais d’échapper à sa torture, ce qu’il n’a aucune chance de parvenir à faire, jusqu’à ce qu’il succombe.
« L’interdiction de la corrida se traduira par la fermeture des élevages » : rappel, la grande majorité des taureaux des corridas dans les arènes de 1ère catégorie viennent d’Espagne et du Portugal. Seuls, 7% des taureaux nés en France, vont à l’arène, selon le président des éleveurs français de taureaux de combat.
« Défendre la corrida et les élevages de taureaux est aussi un combat écologique. Défendre la corrida c’est défendre l’une des dernières formes d’élevage extensif existant en Europe« . Allons donc : il y a environ 20 000 bovins Camargue et des Landes et seulement 6000 taureaux dits de corrida dont seulement 7% iront à l’arène ! Le calcul est vite fait.
Conclusion : cette tribune est à lire afin de retrouver toutes les inepties colportées par des aficionados. Sinon, vous pouvez vous en passer.
Dominique Arizmendi