Les anti-corrida scandalisés par l’exception arlésienne (article publié par La Provence le 7 juin 2021)
Olivier LEMIER
Les membres de l’association No Corrida ont manifesté publiquement devant l’hôtel de police leur refus de voir autorisée cette journée taurine en dépit des contraintes sanitaires.
L’association No corrida a dénoncé la tenue de la journée taurine d’hier
« C’est scandaleux, incompréhensible que les Jalabert profitent d’une dérogation accordée par la préfecture pour bénéficier d’une jauge de 2900 places payantes, sans compter le personnel et les invités. Nous n’acceptons pas ce passe-droit, car normalement jusqu’au 9 juin tous les autres spectacles de plus de 1000 spectateurs sont interdits en France. Non seulement les arènes d’Arles ont bénéficié de cette dérogation, mais en plus, le pass sanitaire, l’attestation de test ou de vaccin, n’est pas nécessaire alors que ce pass sera pourtant exigé pour accéder à des rassemblements à partir du 9 juin ! Comment est-il possible que la préfecture et la sous-préfecture autorisent cette journée taurine à Arles ? On a cherché à les joindre, mais personne ne répond !«
Devant l’hôtel de police, Dominique Arizmendi et une trentaine de membres de l’association No Corrida ont manifesté pacifiquement hier après-midi comme à chaque rendez-vous de la temporada pour dénoncer « partout, en France et à l’étranger, la corrida, un spectacle barbare qui n’a pas lieu d’être. Il est impossible de pouvoir continuer à massacrer et torturer des taureaux dans les arènes uniquement pour le spectacle » lâche la militante. D’ailleurs en France, 78 % des personnes sont pour l’abolition de la corrida qui perdure dans douze départements taurins. Mais quand on a un chef de l’Etat comme Emmanuel Macron, qui une semaine après son élection a déclaré que la corrida faisait partie de la culture du Sud, on sait que la partie n’est pas gagnée. Pour autant de nombreux députés et sénateurs sont de notre côté, quel que soit leurs bords politiques. Nous attendions beaucoup d’un projet de proposition de loi de Samantha Cazebonne visant à interdire la corrida aux mineurs, mais la Covid est passée par là, et cette PPL a été repoussée à on ne sait quand« .
Brandissant une pancarte affichant une citation de Gandhi, les militants restent déterminés dans leur lutte : « La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la manière dont elle traite les animaux« .