La Provence nous apprend que l’association des amis du curé de Valverde, une ganaderia située à Saint-Martin-de-Crau, a invité les moins de 25 ans au « campo » afin d’assister à la « tienta » d’une « becerra » et surtout afin de leur proposer un tarif préférentiel pour les deux « primaveras » de mai.
Vous n’avez rien compris ? Vous vous demandez pourquoi ces gens s’expriment en espagnol pour parler d’un événement franco-français ? D’accord, on va vous traduire le tout dans notre langue, afin que vous suiviez mieux de quoi il s’agit.
On reprend… Un élevage de taureaux français destinés aux corridas a invité les moins de 25 ans autour d’une arène privée, afin d’assister au charcutage à vif d’un jeune veau âgé d’un an, histoire de voir comment il réagit quand on lui plante diverses armes blanches dans le corps. Pourquoi ? Juste pour s’entraîner à le faire, encore et encore, jusqu’à ne plus avoir aucune empathie pour leurs victimes. Un tarif préférentiel a été proposé aux spectateurs pour les deux corridas de printemps qui sont prévues en mai. Normal, ils sont jeunes, ils sont donc le public cible à racoler en priorité si les amateurs de torture bovine veulent ralentir la transformation progressive de leurs rangs en clubs du troisième âge.
Déjà, l’an dernier, dans ce même élevage, avaient été organisées deux « classes pratiques » pour les écoles taurines de Nîmes et d’Arles. Qu’est-ce qu’une classe pratique ? C’est une activité qui consiste à apprendre à des élèves d’environ 16 ans à torturer et mettre à mort des taureaux, la plupart du temps très jeunes. Là encore, il s’agit de recrutement pur et simple puisque les organisateurs de ces massacres ritualisés affirment fièrement : « Il est primordial de faire venir la jeunesse aux toros« . Ils ont toujours du mal avec le français : à chaque fois qu’ils parlent d’un taureau, ils l’écrivent en espagnol, ils trouvent que cela fait plus chic probablement. Et après, ils clament partout que la corrida est une tradition culturelle française, allez comprendre.
Vous l’avez compris, le milieu de l’aficion met les moyens pour préparer la relève en racolant de toutes les manières possibles les jeunes, parfois des enfants dès 8 ou 9 ans, pour les faire venir dans les écoles de tauromachie et donc, aux corridas. Ce n’est pas un hasard si ils ont réagi aussi fort à l’annonce de la PPL de Samantha Cazebonne.
Les écoles de Nîmes et d’Arles étaient donc représentées, ce jour, par des apprentis toreros. Le plus intéressant est que ces « primaveras » recevront 2000 spectateurs sur deux jours, mais attention : « dans le respect des dispositions sanitaires en vigueur« . Mille spectateurs par jour ? Fichtre ! De toute évidence, le milieu des corridas ne se soumet pas aux contraintes drastiques qui ont mis à l’arrêt les activités culturelles dans notre pays, preuve supplémentaire qu’il ne relève en rien de la Culture mais d’une zone de non droit où tout est permis pourvu qu’on puisse supplicier des ruminants en public.
Quant au « respect des dispositions sanitaires« , il y a de quoi fortement en douter quand on voit cette photo où la distanciation entre eux est inexistante et que, sur 22 personnes présentes, seul un enfant porte un masque. Comment voulez-vous qu’on accorde le moindre respect à ces gens qui, non seulement massacrent des animaux pour le plaisir, mais de plus, foulent au pied toutes les règles qui ne leur conviennent pas ?
Dominique Arizmendi et Roger Lahana