A un mois de sa despedida – adieu en français : « Ce sera bel et bien ma dernière corrida ». Sa dernière corrida à 38 ans : torero à 18, après 20 ans de massacres, sans compter les entraînements de formation et d’entretien, ses 700 corridas, combien de taureaux a-t-il torturés et massacrés ?
Mais ça, ça ne le touche pas. Un taureau agonisant par ses mains et à ses pieds, ça le fait même rire.
« J’ai donné ma vie au toro« . Ah bon ? N’a-t-il pas pris la vie des taureaux, plutôt ? Et il continuera sa carrière dans le milieu de cette barbarie. En fait, il ne connaît que cela : tueur, à la direction des arènes, désormais éleveur de futurs taureaux de corrida, et entraîneur-formateur d’un futur torero.
« Pas de sport et pas d’entraînement, sauf ces derniers temps « . Les taureaux le sentiront-ils ?
Ce sera sa dernière corrida ? Nous aussi, nous l’espérons. Mais « depuis quelques semaines, vaches et toros se succèdent dans la placita pour permettre au maestro de retrouver des sensations « . Que c’est joliment dit pour parler des entraînements ! Car ce n’est certainement pas sur la capea qu’il doit retrouver ses repères…
La Goyesque : » Avec la décoration et l’aspect musical je pense que c’est l’événement phare de la temporada française. » Ah, c’est sûr qu’une chanteuse lyrique accompagne en beauté les meuglements de douleur de l’animal en souffrance, de belles décorations réalisées par des artistes font mieux ressortir le sang qui gicle et ruisselle le long des flancs.
« Il y a plus de 9 000 places de réservées, ce qui nous fait penser que dans quelques jours il n’y aura plus aucune place à vendre« . Eh oui, l’arène de barbares sera pleine, un départ ce n’est pas rien.
« C’est une corrida pour le plaisir, l’émotion, le souvenir et pour dire au revoir. Un dernier moment à vivre tous ensemble. Je le vis avec sérénité, plaisir et aucune tristesse. » Le plaisir, l’émotion, la sérénité et aucune tristesse, voilà comment un matador – tueur – parle des taureaux qu’il va humilier, torturer, massacrer dans un mois, spécialement au public arlésien.
Dominique Arizmendi