L’édition 2019 du salon Veggie World a eu lieu les 18 et 19 mai à Paris. No Corrida et la FLAC y ont tenu un stand commun, le tout premier consacré à la cause anticorrida dans cette célébration annuelle de toutes les facettes du véganisme, depuis la nourriture jusqu’à l’engagement pour les animaux en passant par les vêtements, les sacs, les bijoux et plein d’autres produits de fabrication garantie 100% sans composante animale. Plus de 120 stands ont occupé l’immense salle Champerret et des milliers de visiteurs venus de partout en France et même au-delà se sont pressés dans les travées pour les découvrir.
En plus des stands, un espace de tables et de bancs permettait à tout un chacun de s’installer pour manger ou tout simplement parler, ainsi qu’une grande salle où certains intervenants sont venus présenter des conférences sur de nombreux sujets. Parmi eux, Roger Lahana, président de No Corrida et secrétaire fédéral de la FLAC, a décrit en détails pendant 45 minutes, devant une salle comble, les horreurs de la corrida et les multiples turpitudes du monde de la tauromachie. Sa conférence a rencontré un grand succès, ce qui a valu au stand qu’il animait avec Dominique Arizmendi un surcroît net d’affluence, pourtant déjà très élevée tout au long des deux jours du salon. A noter également une excellente conférence de Christophe Marie, porte-parole de la FBB, sur l’Europe et les animaux, à l’occasion de la sortie de son livre co-écrit avec Pascal Durand.
Il n’y a, bien sûr, pas de surprise à ce que, dans un salon consacré au véganisme, la totalité des visiteurs soient convaincus par l’objectif d’abolir la corrida. Si la plupart des gens qui veulent en finir avec la corrida ne sont pas vegans, tous les vegans sont bien sûr anticorrida (74% de Français sont en faveur de l’abolition, 3% sont végétariens ou vegans). Pour autant, notre présence s’est révélée extrêmement utile. En effet, nombreuses étaient les personnes qui, au-delà d’un rejet naturel vis-à-vis de la barbarie tauromachique, ne connaissaient pas vraiment cette horreur de façon précise. Beaucoup ignoraient que des corridas se tenaient encore en France ou pensaient qu’il n’y en avait que très peu. De nombreux échanges ont eu lieu sur l’existence des écoles de tauromachie, les subventions ou les stratégies possibles pour parvenir à l’abolition. Cela nous a valu des discussions passionnantes, quasiment sans aucune pause de 10 h à 18 h lors des deux journées.
En effet, notre objectif en décidant de participer à ce salon était avant tout d’informer de façon précise sur les différentes facettes des actes barbares, des coups tordus, des fraudes nombreuses, des aspects législatifs et des modes d’actions variés permettant de faire reculer la tauromachie, que ce soit en France ou dans les sept autres pays tauromachiques. Car c’est une chose de savoir que toutes les personnes présentes étaient anticorrida et une autre de les informer de façon détaillée pour qu’elles puissent ensuite répandre autour d’elles des arguments construits et précis, à même de convaincre et de faire évoluer les mentalités le plus largement possible.
- Quelques anecdotes :
Une professeure d’espagnol a été fortement poussée par ses collègues à aller voir une corrida l’année dernière pour « bien comprendre la culture espagnole ». Elle en est sortie au bout de cinq minutes, écoeurée. - Une autre, alors qu’elle était collégienne en voyage scolaire au Pays Basque, a refusé d’assister à une corrida. Résultat : deux heures de colle.
- Beaucoup étaient surpris d’apprendre que l’Espagne est le pays où l’opposition à la corrida est la plus forte et la plus généralisée.
- Personne ne comprenait qu’une exception de poursuites soit inscrite dans le Code pénal pour que des corridas puissent se tenir malgré l’article qui réprime les sévices graves et actes de cruauté sur des animaux.
Nos pétitions – FLAC et No Corrida – ont été signées en masse, à raison de plusieurs centaines par jour. De même, les objets que nous proposions à la vente se sont écoulés comme des petits pains : badges, autocollants, porte-clés, bracelets, mugs, livres et, en très grand nombre, nos t-shirts et débardeurs au point que nous allons devoir en expédier (sans frais de port) à pas mal de gens qui n’ont pas pu être servis sur place.
C’est donc avec une très grande satisfaction que nous avons vécu ces deux journées. Nous participerons sans aucun doute à la prochaine édition et nous remercions les organisateurs pour leur superbe travail de logistique qui a rendu ce succès possible.
Jérôme Lescure
Avec Jean-Michel Dreschler, l’auteur de la géniale vidéo anticorrida du raptor
Avec Christophe Marie