Les 13 et 14 avril derniers se tenait la deuxième édition du festival de la protection animale de Valenciennes. No Corrida a répondu présent à l’invitation des organisateurs et faisait ainsi partie de la quarantaine d’associations venues informer et sensibiliser le public qui, comme lors de la première édition, démontra que le statut et le bien-être de l’animal étaient désormais un sujet de société à part entière sur lequel les attentes de l’opinion publique sont fortes.
Un constat intéressant s’est dégagé durant ces deux jours : voilà trois ans, lors de la première édition de ce festival, les visiteurs semblaient totalement méconnaître le sujet corrida et le contenu des séances de torture pratiquées dans le sud de la France. Plus de 700 kilomètres séparant leur lieu de vie des arènes où sont perpétrés des sévices graves et actes de cruauté, cela paraissait logique en soi.
Dorénavant, sans forcément en connaître tous les détails, le public rencontré, avant même tout échange, avait déjà son avis sur le sujet : une macabre et sinistre activité où une armada de lâches individus pailletés torturent à l’arme blanche des bovins.
Il n’était alors plus question de les convaincre sur l’ignominie de la chose mais de leur montrer qu’elle allait malheureusement bien au-delà de ce qu’ils savaient déjà : le plaisir sadique d’étaler la séance de torture sur vingt minutes, les enfants mis en danger physiquement et psychologiquement lorsque leurs parents les contraignent à fréquenter les écoles de tauromachie et les gradins des arènes, les fraudes fiscales permettant aux organisateurs de détourner de l’argent public, etc.
Deux remarques venaient alors systématiquement dans la discussion : la première était qu’il était très inquiétant de savoir qu’au sein de notre société civile vivaient des individus prenant leur pied à aller reluquer un herbivore se faire massacrer et saigner de la sorte, signe d’un déséquilibre mental certain. La seconde était que, au vu de son inaction totale et sa tolérance envers cette pratique, la classe politique française faisait état d’une sacrée carence en terme d’empathie, d’intelligence et de présence d’esprit. Sur ce point, nous avons souligné l’engagement de quelques élus n’hésitant pas à prendre position et à s’engager contre la barbarie des arènes, malheureusement bien moins nombreux que ceux dont l’unique attrait de leur fonction est de rester neutre sur tous les sujets, pensant ainsi maximiser leur chance de réélection.
Des échanges fructueux donc, où bien souvent les visiteurs du week-end sont repartis avec la promesse de se faire l’ambassadeur de notre cause auprès de leur famille et de leur cercle d’amis, afin que ceux-ci, lorsqu’ils se rendront dans le sud de la France pour les vacances, prennent bien soin d’éviter ces pratiques malsaines, ignobles et sanguinaires que sont les corridas.
David Joly, trésorier de No Corrida et référent Hauts-de-France