Communiqué – Après un effort titanesque en faveur d’une société plus empathique pour les Droits de l’Homme et les Droits des Animaux, Veracruz fut le premier Etat du Mexique à obtenir une victoire de ce type dans le pays. Le 23 décembre 2016, la participation des enfants à des corridas a été interdite, en raison du fait qu’il s’agit d’un spectacle incontestablement violent et sanglant. Endoctriner les enfants dans la violence et normaliser la violence, quelles que soient les victimes, sont des agissements simplement aberrants et, sans aucun doute, un vecteur de corruption infantile. En effet, des psychologues et des psychanalystes d’enfants ont déclaré et dénoncé que l’exposition à des spectacles sanglants dans lesquels un animal est blessé, torturé et tué, a un lien avéré avec pas moins d’une dizaine de troubles mentaux chez les mineurs.
Cependant, les autorités de Veracruz ont ignoré ces déclarations ainsi que les recommandations du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, qui a exhorté le Mexique en juin 2015 « à adopter des mesures pour faire respecter l’interdiction relative à la participation des enfants à la formation et à la réalisation d’actes tauromachiques, s’agissant de l’une des pires formes de travail pour des enfants, et de prendre des mesures pour protéger les enfants en tant que spectateurs en sensibilisant à la violence physique et mentale à ceux qui sont exposés dans les corridas ».
Mais tout indique que la loi n’est pas le moyen par lequel l’État de Veracruz est dirigé. Il a été terriblement atteint par une mauvaise administration corrompue et il semble que rien n’a changé aujourd’hui. Nous devons poser la question : l’actuel gouverneur Miguel Angel Yunes Linares du Parti de l’action nationale n’est-il pas au courant de ce fait ou est-il complice? Son fils, Miguel Angel Yunes Marquez, candidat au poste de gouverneur, va-t-il perpétuer cette manière de gouverner s’il remporte les élections le 1er juillet 2018?
Dans ce contexte, l’ONG Movimiento Consciencia, fondation Internationale pour la reconnaissance de la conscience et des droits des animaux, avec le soutien de personnalités académiques, culturelles et artistiques, ainsi que des dizaines d’organisations pour les droits des animaux et les droits de l’homme, ont dénoncé formellement le maire Mariano Romero Gonzalez en charge du conseil municipal, Helena Paola Laudi Herrara, procureur d’Etat à la protection des Enfants et des Adolescents et la société Alma Taurina, organisateurs d’événements tauromachiques, devant le Bureau du Procureur général pour violation de diverses règles juridiques mettant en péril l’intégrité physique, la santé et le droit supérieur de protéger les mineurs de la violence en les autorisant à assister à la corrida qui a eu lieu à Papantla, Veracruz, au Mexique, le 25 mars 2018.
Nous demandons également au maire de Papantla, Mariano Romero González, de se conformer aux dispositions de la loi et de publier dans la Gazette officielle de l’Etat les règlements de protection et de bien-être animal, déjà approuvés depuis 2016 à Papantla, Veracruz, faute de quoi nous en ferons la demande au Bureau du Contrôleur du Congrès, qui a interdit tous les spectacles de tauromachie.
Qui a accepté que cette corrida ait lieu, alors que les gens, pour la plupart, n’en avaient aucune connaissance, et qui n’a généré aucun bénéfice économique ou social pour la ville, plutôt le contraire ? De plus, cela a été perpétré précisément dans le cadre du Sommet de Tajín – un festival culturel qui se déroule dans la zone nord de l’État de Veracruz, dans la municipalité de Papantla, dont le but est de préserver et de diffuser la richesse culturelle et archéologique de la ville d’El Tajín, entre autres – qui s’est terminé le 22 mars dans une atmosphère de paix, de folklore, de culture et de tradition.
Profitant de la large exposition publicitaire de cet événement, la corrida s’est tenue à côté du parc thématique sur le site où se tenait le sommet, alors qu’en général la population de Papantla, ainsi que les peuples autochtones de la région considèrent que les combats de coqs et les corridas ne font pas partie de leur culture ou de leurs traditions. Pour cette raison, l’adhésion à notre campagne a été naturelle et immédiate: « Conservons nos traditions, notre culture de vie, notre respect et notre compassion, notre sagesse ancestrale, nous ne voulons plus de violence et de barbarie« .
Un autre fonctionnaire, le membre du Congrès Arturo Esquitin Ortiz du troisième district de Tuxpan, également du Parti de l’action nationale, était présent à la corrida entouré d’enfants, profitant du spectacle en pleine connaissance de la loi existante et de sa violation pure et simple.
Est-ce le pays que nous voulons ? Est-ce que ce sont les fonctionnaires dont nous avons besoin pour construire un Etat de droit et une paix sociale ?
Nous ne devons pas continuer à permettre que la loi soit violée d’une manière si cynique et éhontée, encore moins si elle est nuisible à nos enfants. Tout politicien qui ne fait pas attention et ne comprend pas que la cruauté envers les animaux est un générateur de violence sociale, ne peut jamais être un bon dirigeant.
Nous attendrons que le gouverneur Miguel Angel Yunes se prononce sur cette question et soit cohérent avec son discours quand il a opposé son veto à la réforme pour les combats de coqs et de taureaux pour revenir, entre autres raisons, à cause de la pression sociale et considérer « la valeur d’éliminer la violence de la vie quotidienne à Veracruz, la violence sous toutes ses formes, fondamentalement la violence contre les gens. Aujourd’hui, nous vivons une période difficile en termes de sécurité, nous sommes obligés de faire tous les efforts à Veracruz et nous vivons d’autant plus une circonstance de violence si la violence est exprimée quotidiennement dans les traditions, que la violence imprègne aussi la conscience sociale et devient une pratique naturelle. Les enfants aujourd’hui, les nouvelles générations, sont en faveur de la protection des animaux. Les enfants et les jeunes nous donnent des leçons quotidiennes sur la façon de préserver l’environnement naturel, l’environnement écologique dont les animaux sont une partie importante « .
Pour tout ce qui précède, nous demandons aujourd’hui l’abolition de la tauromachie dans l’État de Veracruz, au Mexique, afin de faire à nouveau confiance au gouvernement de Miguel Angel Yunes Linares.
Movimiento Consciencia