Le 7 août dernier, No Corrida révélait l’état financier pitoyable de la SAS du Plateau de Valras, société appartenant à Robert Margé et qui a en charge l’organisation des séances de torture programmées au sein des arènes de Béziers.
Nous avions alors souligné qu’il suffisait que le ministère des Finances exige le recouvrement de ne serait-ce qu’une partie des 700 000 euros qui lui restaient dus pour que ladite société se retrouve illico en cessation de paiement, qui aurait alors débouché sur une liquidation judiciaire.
Au secours Monsieur le Juge !
À la lecture de cet article, Robert Margé aurait-il mesuré le caractère plus que délicat de la situation dans laquelle se trouve sa société ? Toujours est-il que le 13 septembre dernier, il a saisi le Président du tribunal de commerce dont elle dépend afin de solliciter la mise en place d’une procédure de sauvegarde.
Il s’agit d’un dispositif où le dirigeant qui a pris conscience des difficultés financières de son entreprise fait reconnaître officiellement celles-ci par le tribunal de commerce, preuves à l’appui bien évidemment. Pas de souci de ce côté, l’endettement de la société de Robert Margé est un argument d’une probité exemplaire. L’accès à la procédure de sauvegarde a donc été accepté.
Et maintenant ?
La procédure de sauvegarde est une sorte de sursis accordé à une entreprise en très grande difficulté. Le principe est que s’ouvre une période d’observation, d’une durée maximale de 6 mois, renouvelable une fois. Durant cette période, toutes les dettes qui sont nées antérieurement sont « gelées », afin que l’entreprise se refasse une santé financière, si du moins son activité le lui permet.
À la fin de cette période, le tribunal analyse la situation de l’entreprise et décide alors :
- qu’elle a réussi à retrouver un rythme de croisière lui permettant de poursuivre sereinement son activité (les dettes dont le paiement avait été suspendu redeviennent alors exigibles) ;
- que sa situation ne s’est pas améliorée et qu’elle n’a aucune ou très peu de chances de le faire ; le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire sont alors la suite logique.
Bien qu’il n’y était pas contraint, le juge a estimé nécessaire de nommer un mandataire judiciaire. C’est dire le peu de confiance qu’il a placée dans les compétences et l’aptitude de Robert Margé pour gérer cette période d’observation.
Décision on ne peut plus logique : l’initiative de ce dirigeant tauromaniaque relève plus de la volonté de retarder au maximum le destin incontournable de sa société que de lui permettre de poursuivre son activité aux pertes abyssales.
Rendez-vous est pris pour le verdict.
David Joly
Trésorier de No Corrida
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En complément : le Midi Libre a repris le 28 septembre 2017 les principaux éléments de l’enquête menée par David Joly et a crédité No Corrida à plusieurs reprises dans un article d’une page reproduit ci-dessous :